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Les entretiens seront régulièrement actualisés pour découvrir l'ensemble des musiciens du Gil Evans Paris Workshop - Dir. Laurent Cugny.

 

Malo Mazurié – Trompette

 

Maintenant âgé de 23 ans, Malo Mazurié a commencé la musique par le cornet à pistons à l'âge de 7 ans. Il découvre le jazz en même temps que le classique et fait ses premiers pas sur scène à 10 ans. Il commence par le Jazz New Orleans, puis Swing et n'évolue que plus tard vers le Be-Bop, Hard-Bop et le jazz plus moderne.

 

Malo a vite l'occasion de rencontrer et de se produire avec des musiciens internationaux tels que Rossano Sportiello, Dan Barrett, Howard Alden... Il est à présent invité à se produire dans de grands festivals, mais aussi à faire des tournées à l'étranger: Japon, Etats-Unis, Pays-Bas, Suisse, Corée du Sud, Congo...

 

Il obtient le Kobe Jazz Street Award 2008 au festival de Jazz de Breda (Pays-Bas). Il est diplômé de l'Ecole Didier Lockwood et est titulaire d'un prix de conservatoire en Classique et en Jazz. Malo était aussi parrain en 2012 du Festival Fest-Jazz à Chateauneuf-du-Faou et est soutenu en 2013 par le festival Jazz à l'Etage.

 

Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas?

J'ai 23 ans et je suis trompettiste. J'ai fait des études au conservatoire de Rennes en classique, en jazz et en théorie musicale. Le tout jusqu'au DEM (anciennement prix de conservatoire). J'ai ensuite étudié au centre des musiques Didier Lockwood pour en sortir diplômé au bout d'un an. Je suis professionnel depuis mes 18 ans mais j'ai commencé le jazz à l'âge de 7 ans. Ça a toujours été une passion pour moi.

 

Parle-nous de ton actualité et tes différents projets actuels?

Je joue dans différents groupes, petites et grandes formations. La formation la plus récemment créée étant le Quintet de Michel Pastre dans un hommage à la musique de Charlie Christian. J'ai aussi monté mon propre quartet il y a 2 ans maintenant autour de compositions personnelles. Je joue beaucoup à l'étranger, au Japon, en Corée et dans toute l'Europe. Souvent dans un style swing ou New Orleans; c'est le style pour lequel on me connaît le plus.

 

 

Peux-tu nous parler des influences les plus fortes qui structurent ton approche de l'instrument et du jazz?

J'ai commencé le jazz par l'écoute de Louis Armstrong et Bix Beiderbecke. Je jouais donc exclusivement du jazz New Orleans jusqu'à l'âge de 15 ans. J'ai évolué plus tard vers le jazz plus moderne mais mes influences premières sont clairement antérieures aux années 50! Mais je me suis toujours intéressé à tous les styles, pas parce qu'il le faut de nos jours, mais parce que je rêvais de pouvoir tous les jouer sans jamais être catalogué dans une période. C'est pourquoi j'ai saisi tout de suite l'occasion d'approfondir une nouvelle musique avec le projet de Laurent sur la musique de Gil Evans!

 

Qu'est ce qui t'as intéressé dans le projet de Laurent lorsqu'il a fait appel à toi?

Tout de suite, j'ai compris que Laurent cherchait à monter plus qu'un orchestre mais un vrai groupe de travail. J'ai vu tout de suite les noms de mes futurs collègues de scène et j'avais une énorme admiration pour tous ces gens et une grande envie de travailler avec eux! J'aime aussi la diversité des influences des musiciens. Ça m'a tout de suite marqué et intrigué! Je connaissais déjà quelques musiciens du GEPW comme Quentin Ghomary, Olivier Laisney, Joachim Govin, Bastien Ballaz, Leo Pellet. J'avais eu l'occasion de les croiser ou de jouer un peu avec eux mais je connaissais surtout très bien Jean-Philippe Scali avec lequel j'ai déjà fait plus d'une 50’ de concerts, nous jouons en effet dans le même groupe (le Hot Sugar band) depuis 2 ans maintenant!

 

Connaissais-tu bien la période des années 70 de Gil Evans qui est le cœur du répertoire joué? Quelles réflexions t'inspire cette musique?

J'en avais une vague idée mais je connaissais plutôt une période antérieure en ayant écouté les albums avec Miles Davis (Birth of the cool et Porgy and Bess) et en m'étant intéressé à sa façon d'arranger. Mais je n'avais jamais eu l'occasion de jouer cette musique auparavant. Je me cultive de jour en jour pour essayer de comprendre comme ils le jouaient à l'époque mais c'est aussi intéressant d'arriver tout neuf dans cette musique et de venir avec sa propre idée de l'interprétation. L'écriture est toujours là, et tellement belle qu'on peut se laisser des libertés sur l'interprétation et trouver plusieurs vérités je pense.

 

Que cherches-tu et qu'attends-tu sur le plan musical de ce projet?

J'espère vraiment réussir à m'imprégner de cette musique mais surtout réussir à créer un vrai groupe d'amis et d'affinités musicales avec les autres musiciens de l'orchestre. Après trois concerts et beaucoup de répétitions je pense que c'est en très bonne voie et Laurent l'a bien fait remarquer à tout le monde au dernier concert. On sent tous que c'est aussi ce qu'il souhaitait!

 

Qu'apprend-t-on auprès de Laurent dans ce format de grand orchestre sous une version "workshop"?

Laurent a eu l'occasion de côtoyer le maître Gil Evans. De ce fait, il est plein d'anecdotes et d'histoires en tout genre. Parfois une histoire suffit à changer la façon de jouer un morceau! Aussi, Laurent nous guide vraiment dans la façon de jouer et dans ce qu'il entend mais il laisse une grande part de liberté à tout le monde ce qui permet, je pense, à tout le monde de s'épanouir mais aussi de suggérer des interprétations différentes. Grâce à cette liberté mêlée à plein de conseils, cela crée une vraie ambiance de travail et tout le monde le voit comme du travail à long terme. J'aime beaucoup quand Laurent fait le débriefing d'un concert, il est toujours précis mais ne cherche pas les erreurs personnelles, il se rend compte que chacun est investi et que cela progressera, il cherche tout de suite les prises de risques qui ont été les bonnes, les mauvaises! La répétition après le concert est toujours la plus intéressante!

 

J'imagine que tu connais les disques de Laurent (Big Band Lumière et ONJ) - en quoi ce projet est diffèrent à tes yeux?

J'avoue que je ne les connais pas alors il faudra éviter de le dire dans l'interview! J'ai honte et vais vite me rattraper!

 

Une forte proportion de l'orchestre est passée par la classe de jazz du CNSM, que t'inspire cela sur le type et l'état de formation du jazz en France?

Je trouve justement que même si beaucoup de membres de l'orchestre sont passés par le CNSM (ce qui n'est pas mon cas), il y a beaucoup d'approches différentes de la musique et du Big Band aussi... Certains musiciens n'avaient jamais joué en grand orchestre! Certains viennent de styles plus modernes que les années 80 et d'autres ont des influences plus anciennes. Rien que dans le pupitre de trompette, nous nous entendons très bien et avons vraiment chacun notre personnalité! Chaque nouveau solo pour le moment est une découverte stylistique et une vision différente pour chacun de nous. Je trouve ça très intéressant et surtout très inspirant!

 

En conclusion si tu devais résumer le projet en 3 mots lesquels donnerais tu?

Jeunes, fougueux et créatifs! Ahahah

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